Synthèse de l’apéro avec Floriane Torchin
Forte participation pour notre apéro du 14 novembre, chez iQo, en présence de Floriane Torchin, haut-fonctionnaire, directrice des transports ferroviaires et fluviaux et des ports au sein de la DGITM (direction générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités).
Devant près de 50 personnes, Floriane Torchin, 42 ans, est revenue sur son parcours professionnel au sein de la fonction publique et sur les enjeux des transports et des mobilités.
Diplômée de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole nationale des Ponts et chaussées, Floriane Torchin commence son parcours en 2006 comme directrice d'études au Centre de la sécurité des transports et de la route (SETRA) du ministère chargé des transports (désormais intégré dans le Cerema). « C’est là que j’ai acquis les bases du ferroviaire » indique Floriane Torchin.
Nommée en 2009 directrice des transports et des déplacements au Conseil Régional d'Alsace, elle y est chargée notamment de tout ce qui concerne les TER et le ferroviaire et de représenter la Région dans les réflexions sur l’avenir des ports fluviaux. « Dans cette fonction, je passais du particulier au stratégique. Ainsi, je traitais tout aussi bien de problèmes du quotidien liés aux horaires de train par exemple que de l’achat de rames à plusieurs centaines de millions d’euros ». De cette expérience de près de 5 ans, elle constate que le transport est un sujet sur lequel les personnes savent travailler ensemble, au-delà des couleurs politiques.
En 2014, elle devient directrice générale adjointe de la Ville du Havre, chargée du département des espaces publics et de l'aménagement urbain (voirie, espaces verts, urbanisme, aménagement et grands projets). « Je me suis notamment attachée à développer la marche à pied et le vélo et à faire entrer Le Havre dans le dispositif Cœur de ville ».
Puis en 2018, Floriane Torchin rejoint la Ville de Paris comme directrice adjointe des constructions publiques et de l'architecture puis comme directrice adjointe de la voirie et des déplacements. « Des postes avec une complexité décisionnelle importante en raison des enjeux de pouvoir entre mairies d’arrondissement et mairie centrale ». Par ailleurs, à Paris, « sur la voirie, la place est chère » et « les arbitrages entre les différents usages pas toujours simples ».
En juin 2021, Floriane Torchin est nommée sous-directrice des services ferroviaires à la direction des transports ferroviaires et fluviaux et des ports de la direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM). Fin 2022, elle prend la tête de la direction des transports ferroviaires et fluviaux et des ports (DTFFP). Placée sous l'autorité du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, la DGITM prépare et met en œuvre la politique nationale des transports terrestres et fluviaux, dans le respect des principes de la transition écologique.
Floriane Torchin a ensuite présenté ses principaux dossiers :
Le transport ferroviaire : le financement du réseau ferré, un très gros sujet, qui entraîne de nombreuses discussions et négociations avec la direction du budget, la distribution des billets de train avec l’arrivée d’autres opérateurs que la SNCF, la coordination avec les collectivités locales (à qui ont été confiées de nombreuses prérogatives en matière de transport et de mobilité), la question du fret (avec notamment l’attribution et la planification des sillons).
Concernant le financement des services de transport public, Floriane Torchin rappelle qu’en France la part des recettes commerciales est faible (de l’ordre de 25%) et qu’il est donc nécessaire de trouver d’autres solutions pour faire face à ce « mur » de dépenses qui nous attend si l’on veut être au rendez-vous du report modal nécessaire à la transition écologique. « En Ile-de-France, le choix a été fait, dans le projet de loi de finances 2024, de mettre à contribution les touristes, en augmentant fortement la taxe de séjour, et les entreprises, bénéficiaires de ces infrastructures » explique-t-elle.
Les ports maritimes et le transport fluvial :
« On entre dans une nouvelle ère pour les ports avec la volonté de réindustrialisation de la France. Les ports se sont développées grâce au pétrole. Aujourd’hui, il s’agit de développer la partie industrie verte des ports, notamment avec des investissements nombreux dans le domaine des énergies non-fossiles » explique Floriane Torchin.
Concernant le fluvial, l’objectif est de moderniser le réseau et de développer le fret par trafic fluvial, en partenariat avec VNF. « La puissance publique joue un rôle incitatif mais non directif sur ce sujet » note Floriane Torchin. Un important travail d’automatisation est actuellement à l’œuvre pour moderniser le fonctionnement du trafic fluvial.
Autres dossiers : la construction du canal Seine-Nord Europe ou encore la transition énergétique de la flotte.
A l’issue de cette présentation de son parcours professionnel, Floriane Torchin estime que son parcours professionnel a été marqué par trois « mentors », « qui m’ont à chaque fois poussée à réussir ». Concernant la question de l’égalité femmes/hommes, elle estime qu’il y a plutôt une bonne mixité au sein de la fonction publique, même s’il existe toujours un plafond de verre lorsque l’on monte dans les postes de direction.
Pour elle, la principale caractéristique de son travail dans la fonction publique est de traiter « une grande diversité d’enjeux, de natures très différentes ».
Dans le secteur des transports et de la mobilité, la transition écologique est un marqueur très fort. « La France s’est dotée d’une planification visant à accélérer la transition écologique » a rappelé Floriane Torchin, en invitant l’assemblée à en prendre connaissance. « La lutte contre les émissions carbone n’est pas le seul sujet, a-t-elle souligné. De même que l’électricité n’est pas la seule solution ». Par ailleurs, le report modal vers le ferroviaire et le fluvial est complexe. A cet axe principal, vient s’ajouter d’autres sujets, liés à l’actualité, souvent de manière impromptue.
