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Apéro de juin

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Quand la technologie se met au service de mobilités plus durables

Pour son dernier apéro de l’année scolaire, Femmes en Mouvement a réuni trois femmes : Laura Ménétrier, vice-présidente en charge du développement de l'entreprise chez Ecov, qui propose des lignes de covoiturage, Laure Wagner, co-fondatrice de 1kmàPied qui vise à optimiser les trajets domicile-travail, ainsi que Anne Pruvot, directrice générale de SNCF Connect and tech. Chacune d’entre elles a présenté son parcours professionnel avant de répondre aux questions des participantes. Avec un fil rouge : la tech est un outil puissant pour développer des mobilités durables.

Laure Wagner 

Mon 1er CDI en 2007 était pour la “Semaine européenne de la mobilité”. A ce titre, j’ai contacté Covoiturage.fr, ancien nom de BlaBlaCar, pour figurer dans le guide des initiatives. Quelque temps après, en 2009, Frédéric Mazzella m’a recrutée comme communication manager : j’étais leur première collaboratrice ! ». Laure y reste 11 ans et finit porte-parole et culture captain de ce qui est devenu le leader mondial du covoiturage. 

C’est après avoir lancé BlaBlaCar Daily, l’appli de covoiturage entre le domicile et le lieu de travail, que Laure a été interpellée par un chiffre : la moyenne des trajets domicile/travail proposés par les covoitureurs était de 37 km, contre une moyenne nationale de 13,3 km. Le covoiturage n’intéressait donc que les actifs avec des trajets particulièrement longs. Notons que dans les années 60, le trajet domicile travail moyen était de 3 km à l’aller. Étant passionnée d’écologie et de tech, elle a envie de créer une start-up pour permettre aux entreprises de réaliser le diagnostic des trajets de leurs salariés et de leur proposer des solutions alternatives, moins gourmandes en CO2. Elle fonde alors « 1 km à pied », une plateforme intelligente pour optimiser les trajets entre le lieu de travail et le domicile des salariés. A la clé : des économies pour les entreprises, un moindre impact carbone, et un meilleur équilibre de vie pour les salariés. 

« Une fois le diagnostic posé grâce à nos data analysts, nous proposons un éventail de solutions selon les distances et les métiers, explique Laure. Cela passe du report modal (vélo, bus, covoiturage…) au fait de proposer aux salariés d’entreprise multisites de faire le même travail mais dans un site plus proche de chez eux ». 

Après 2 ans d’activité, nous sommes surpris par le résultat : 62% des employés de nos clients pourraient effectivement faire le même job en étant mutés en interne sur un site plus près de chez eux.

Par exemple chez Loxam, les employés pourraient éviter 22 km de moins en moyenne par jour. 

Pour nos clients employeurs, cela signifie moins d’absentéisme et de turnover, une baisse des coûts de stationnement, moins de kilomètres effectués avec les voitures de service, etc. Et pour les salariés, moins de fatigue et un meilleur équilibre vie perso / vie pro. 

Aujourd’hui, le trajet moyen des actifs en France a légèrement baissé pour atteindre 13,3 km à l’aller et 72,5% des actifs le font en voiture… mais il reste du chemin à parcourir pour arriver à 1 km à pied !

Laure est persuadée que la tech est un allié puissant pour améliorer les plans de mobilité et avoir un impact réel sur l’environnement.

Anne Pruvot 

« Je suis également « tombée » dans la mobilité lors d’un stage dans un cabinet de conseil, où la SNCF a été mon premier client » raconte Anne. A l’époque, l’objectif était de favoriser l’accès aux produits SNCF au plus grand nombre. « J’ai découvert les métiers passionnants du transport, de la mobilité et du tourisme ». Pendant 20 ans, Anne fait du conseil pour des compagnies aériennes, ferroviaires et d’autres formes de transport. Au cours de ses missions successives, elle accompagne à de nombreuses reprises les projets de la SNCF, dont le lancement des premières versions du site voyages-sncf.com (devenu oui.sncf puis sncf-connect.com)

En janvier 2021, elle devient directrice de SNCF Connect and Tech (1400 salariés), « Au début des années 2000, notre ambition était de vendre en ligne autant de billets que le gare Montparnasse, qui était alors la plus grande gare de France. Aujourd’hui, SNCF Connect vend largement plus que toutes les gares réunies de France ! J’ai vu grandir les Français dans leurs usages numériques en même temps que la SNCF ».

L’objectif de SNCF Connect and Tech est d’accompagner les Français dans leurs usages du numérique dans la mobilité. L’un des grands ajouts récents de l’appli SNCF Connect est de se préoccuper de tous les petits trajets que l’usager fait pour venir à la gare ou en repartir. Le but : combiner sur une même appli toutes les solutions de mobilité durable.  

SNCF Connect and Tech travaille pour de nombreuses entités du Groupe SNCF ainsi que pour des collectivités territoriales. « Notre mission est d’accompagner la transformation numérique d’un secteur encore faiblement outillé. Il existe de belles vitrines, des systèmes très robustes dans la production mais comment articuler tous ces blocs et orienter nos aspirants passagers vers ces solutions de mobilité qui correspondent à leurs besoins/contraintes, et durables si possible ».

Laure Ménétrier 

« De mon côté, je suis venue très tard à la mobilité. J’ai été successivement ingénieure et docteur en physique, experte en politiques d'innovation, directrice du développement des entreprises dont deux ans au bureau new-yorkais de Business France, avant de devenir conseillère auprès de la ministre des Transports, en charge des nouvelles mobilités et du transport maritime.

Puis à 40 ans, j’ai décidé de rejoindre la start-up Ecov pour avoir un impact sociétal concret et visible. J’avais envie de relever un nouveau challenge en adéquation avec mes aspirations : l’innovation au service d’une mobilité durable et accessible à tous. Ecov propose à des collectivités des solutions de co-voiturage là où un moyen de transport en commun n’est pas envisageable d’un point de vue économique ou opérationnel. L’idée n’est pas d’être en concurrence avec des lignes de transport en commun, mais en complémentarité. Nous avons ainsi lancé des lignes de covoiturage pour les trajets du quotidien dans une vingtaine de territoires français différents, essentiellement dans des zones périurbaines ou rurales. Les conducteurs récupèrent les passagers aux arrêts pré-définis, et ils sont indemnisés par le service, qui est sans réservation ni commission. Il suffit pour le passager de se rendre à l’arrêt M’Covoit et de faire une demande via l’application ou par SMS. Les conducteurs sont immédiatement informés de sa présence par l’application et par les panneaux lumineux situés en bord de route. Les conducteurs volontaires participent au programme pour des raisons écologiques, par solidarité ou pour des raisons économiques, ou pour les trois ! Notre mission est de bien positionner les arrêts, de faire tourner le réseau au quotidien et de convaincre les conducteurs de changer leurs comportements. Grâce à notre action, les “zones blanches de mobilité” reculent chaque mois, permettant à davantage de personnes de se déplacer pour moins cher et en polluant moins.

Ensuite, nos trois intervenantes ont répondu à la question cruciale de « comment faire en sorte qu’une innovation soit adoptée par ses clients ? ».

Laure Wagner recommande d’adapter son message pour convaincre. « Il faut trouver une vraie valeur ajoutée pour convaincre les entreprises de nous suivre dans cette « démobilité », à travers des arguments RH et financiers ». 

Laure Ménétrier insiste sur le rôle joué par des entrepreneurs passionnés, visionnaires et convaincus du bien-fondé de leur idée pour entraîner d’autres personnes de les suivre dans leurs rêves un peu fous ! 

Enfin, Anne confirme l’importance d’avoir des personnes passionnées et engagées. Elle souligne également la nécessité de changer de point de vue. « Auparavant, la mobilité était un métier réservé aux ingénieurs qui devaient trouver la meilleure façon de se déplacer d’un point A à un point B. Désormais, nous sommes passés à une approche de la mobilité très différente, centrée sur l’humain et les besoins des utilisateurs. Chez SNCF Connect and Tech, nous écoutons beaucoup nos clients grâce notamment à des ateliers avec des clients volontaires où l’on teste nos innovations et où l’on écoute leurs besoins ou en allant à leur rencontre dans les gares ou à bord des trains ». 

Concernant la question du genre dans la mobilité, les trois intervenantes constatent avec regret le manque de féminisation dans leurs structures. « Les métiers du numérique et des transports ne sont pas assez féminisés, car il existe une culture historique masculine dans ces deux secteurs. Nous devons expliquer nos métiers pour convaincre les jeunes filles d’aller vers eux » concluent-elles. Elles peuvent compter sur Femmes en Mouvement pour remplir cette mission ! 

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